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Le sort des captifs lors de la traversée de l'Atlantique

La traversée du navire La Seine

Le navire La Seine quitte Malembe le 13 avril 1789. Après une escale de rafraichissement sur l'ïle de la tortue au Nord de Saint-Domingue, il arrive dans le port du Cap-Français le 16 juin 1789. La durée de la traversée est donc d'environ deux mois. 

Dans le procès verbal dressé lors de l'arrivée du navire au Cap-Français à Saint-Domingue le capitaine mentionne : la présence de 350 captifs à bord de son navire. Il précise que 7 se sont échappés de la bombe des malades à Malembe et que 43 sont morts au cours du voyage.    

Extrait du Procès verbal d'arrivée du navire La Seine rédigé au Cap Français à Saint - Domingue le 16 juin 1789, mentionnant la présence de 35O esclaves à bord du navire et la mort de 43 captifs lors du voyage, AD14, 2II/469

Nous n'avons pas beaucoup d'informations sur le déroulement de cette traversée. J.-C. Bénard, dans son article L'Armement honfleurais et le commerce des esclaves à la fin du XVIIIe siècle, estime le pourcentage de pertes du navire La Seine à environ 12%. Ces pertes sont très certainement liées à des maladies infectieuses ou au scorbut qu'il était impossible d'éviter (maladie liée à une carence en vitamine C).  L'alimentation joue donc un rôle essentiel. 

 Le livre du navire La Seine recense les vivres embarquées pour les captifs au départ d'Honfleur. 

Extrait d'une facture d'achat de "Vivres pour les nègres" issue du livre du navire La Seine, 19 mai 1788, AD14, F/5851
Extrait d'une facture d'achat de "Vivres pour les nègres" issue du livre du navire La Seine, 19 mai 1788, AD14, F/5851

Des fèves, du riz, des biscuits, du petit boeuf ou boeuf salé, du vin de Rota sont embarqués pour l'alimentation des esclaves au départ du navire en Europe. 

Ces produits sont complétés lors des escales en Afrique par des bananes et autres produits locaux. 

Pour éviter le développement et la propagation de maladies, l'équipage désinfecte l'entrepont avec du vinaigre.  

De l'élixir de Stougton, une boisson indiquée pour les maux d'estomac et les problèmes de digestion fait partie de la cargaison, peut-être pour traiter les esclaves malades. 

 Enfin l'inventaire des vivres pour les esclaves du navire La Seine mentionne du tabac de cantine et des pipes, des tasses, écuelles et petites cuillères.  

L'Enfer du négrier

Quelles sont les conditions de vie, les souffrances endurées par les captifs lors de la traversée de l'Océan Atlantique ?

La traversée de l'Atlantique est une épreuve très violente. Le navire est devenu une prison flottante dont l'espace est étudié pour transporter le plus de captifs possible. Enfermés dans l'entrepont, les hommes et les femmes sont séparés par une rambarde. Les captifs sont entassés, nus et parfois enferrés par deux afin de réduire leur mobilité.  

Cette planche lithographiée représente les cales d'un navire transportant des esclaves. Elle provient d'une brochure relatant la capture de plusieurs navires, dont la Vigilante, à proximité des côtes d'Afrique par le lieutenant Mildway, officier de la marine britannique.  

Planche représentant un navire négrier dans l'ouvrage, Affaire de la Vigilante, bâtiment négrier de Nantes, 1823, AD14, BH/BR/21231
Illustration des fers servant à enchaîner les hommes deux à deux, Affaire de la Vigilante, bâtiment négrier de Nantes, 1823, AD14, BH/BR/21231

  Cette autre planche représente,, sous divers plans, la manière dont étaient entassés les esclaves dans le navire négrier Le Brooks. Cette image reproduite dans le livre de Thomas Clarkson, Le Cri des Africains contre les Européens leurs oppresseurs, ou coup d'œil sur le commerce homicide appelé traite des Noirs, est l'instrument de propagande le plus puissant du mouvement abolitionniste de Londres. Cette représentation montre les horreurs de ce moyen de transport : les corps sont entassés d'un bout à l'autre du vaisseau, sans espace libre et elle est aussi révélatrice de la volonté de déshumanisation des esclaves qui ne sont plus qu'une marchandise aux yeux du capitaine et du négociant.  

Planche représentant sous divers plans, la manière dont sont entassés les captifs dans le navire négrier Le Brooks, AD14, BH/BR/21232.

Nous vous proposons la lecture d'un extrait de ce célèbre texte de Thomas Clarkson contre l'esclavage, dans lequel il expose les arguments hostiles à ce commerce, et donne une description détaillée des différentes phases de la traite.

Nous vous proposons de lire le début du chapire 4 : "Des esclaves africains pendant leur passage aux colonies européennes" . Il raconte l'horreur de la traversée pour les esclaves. 

Thomas Clarkson, Le Cri des Africains contre les Européens leurs oppresseurs, ou coup d'œil sur le commerce homicide appelé traite des Noirs, chapitre 4 : "Des esclaves africains pendant leur passage aux colonies européennes.", Paris, éd. L.-T. Cellot, 1822, AD14, BH/BR/21232

Alors qu'ils ne sont pas habitués à la mer, les esclaves doivent affronter le mauvais temps, les carences alimentaires et la propagation des maladies liées à la promiscuité. Si le temps le permet et afin de réduire les risques physiologiques et psychologiques de l'enfermement, les captifs peuvent monter sur le pont dans la journée. Les hommes restent souvent enchaînés car l'équipage craint les révoltes.   

Les insurrections à bord des navires sont peu nombreuses car tout est fait pour les empêcher. Toutefois des hommes désespérés et refusant l'enfermement sur le navire ont pu se révolter. Nous préservons dans nos archives quelques exemples de rebellions à bord de navires négriers.  

Pour aller plus loin

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