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Franchir l'Orne
Le fleuve était une frontière naturelle entre les communes du département, dont il reste encore aujourd’hui la trace dans le découpage cantonal. Franchir le fleuve est longtemps resté périlleux. Jusqu'à la fin du 18e siècle, les riverains avaient recours aux bacs et aux gués qui jalonnaient l'Orne pour en relier les deux rives.
Bacs et gués
Les gués sont des passages peu profonds permettant la traversée à pied. Ces hauts-fonds naturels témoignent du caractère non navigable du fleuve par endroits. Ils devenaient régulièrement impraticables et dangereux durant les saisons de fortes précipitations ainsi que pendant les crues. Les gués étaient le plus souvent situés en aval des moulins contrairement aux bacs installés en amont, dans le prolongement des routes.
Les bacs, au contraire, nécessitaient un minimum de fond pour effectuer la traversée. Il s'agissait de simple barques pour les piétons, ou de coques en bois à fond plat et bords peu élevés pour les voitures à cheval, animaux et marchandises. La plupart sont payants et ce service est délégué à un gestionnaire privé.
Certaines communes étaient mieux desservies que d'autres. On comptait ainsi sur la commune de Clécy sept gués (le Ham, la Bataille, la Lande, le Vey, Cantepie, la Chaise, la Landelle) et quatres bacs.
Entre Caen et la mer, on pouvait emprunter le bac de « Sans Souci », à hauteur de la Prairie, puis successivement ceux de Clopée à Mondeville, d’Hérouville, de Ranville et de Bénouville.
L' avènement des ponts
A partir de la fin du 18e siècle, la construction des ponts devient une entreprise prioritaire. Ils sont d’abord en bois, puis en pierre.
Avant la Révolution, le pont de Vaucelles est le seul pont à relier les deux rives de l'Orne entre Caen et la mer. On le trouve également sous les noms de "pont frileux", "pont Saint-Michel" ou encore "pont de la porte Millet". Initialement construit à la place d'un gué, il est remplacé par un pont plus large dans la première moitié du 19e siècle.
En 1777, le pont de Saint-Rémy est construit en bois puis en pierre en 1783.
Par la suite, le bac du Coudray sur l'Orne qui permettait de relier Amayé et Clinchamps est remplacé par un pont en 1847.
L’extension des lignes de chemin de fer justifie la réalisation d’ouvrages d’art, comme le viaduc de la Lande ou de la Souleuvre à la fin du 19e siècle.
Le viaduc de la Lande dénommé également viaduc de Clécy est construit en 1866, il compte neuf arches d'une hauteur de 30 mètres pour une longueur de 108 mètres.

Le creusement du canal et du nouveau lit de l’Orne pose, à partir de 1845, le problème d’un double franchissement. Des ponts en fer sont construits à Colombelles, Ranville (construit par les ateliers de Gustave Eiffel) et Bénouville.
Dans un premier temps, tous ces ouvrages sont mobiles pour permettre le passage des bateaux tant sur le canal que sur l’Orne mais la disparition du trafic sur l’Orne dès 1914 permet d’établir par la suite des ponts fixes.
En 1975, après 4 ans de travaux, le pont tournant de Calix sera remplacé par un viaduc, il enjambe l'Orne et le canal sur près d'un kilomètre de longueur et 38 mètres de hauteur.