Fred Scamaroni
Ajaccio, 1914 - 1943
Alias Sévéri

Godefroy Scamaroni, dit Fred Scamaroni naît le 24 octobre 1914 à Ajaccio (Corse). Fils d'un préfet, il marche sur les pas de son père et devient en février 1936, chef de cabinet du préfet du Doubs qu’il suit à Caen en décembre 1937.
Il intègre le 119e régiment d’infanterie de Cherbourg en 1939. Il passe son brevet d’aviateur le 17 mai 1940 à Tours mais est blessé au combat et doit être évacué à Caen. Il est alors sans nouvelle de son unité et intègre l’infanterie. Il renoue avec sa formation aérienne à Pau. Il décide de poursuivre la lutte aux côtés du Général de Gaulle et embarque le 21 juin sur le croiseur polonais Sobieski afin de rejoindre Londres. Au sein des Forces Françaises Libres (FFL), il est affecté à l’Armée de l’Air au camp de Saint-Atham.
Volontaire pour l’opération de Dakar, il est chargé d’une mission particulièrement délicate consistant à remettre en main propre au gouverneur général Boisson une lettre du Général de Gaulle. Embarqué le 6 septembre 1940 à Liverpool sur le croiseur Australia, il arrive à Freetown (Sierra-Leone) le 17 septembre et s’envole avec huit aviateurs volontaires pour l’aéroport de Ouakam (Sénégal) près de Dakar où ils doivent "fraterniser" avec les soldats de Vichy et les convaincre de rejoindre les Français libres.
Arrêtés, ils sont emprisonnés dans des conditions pénibles. Condamnés à mort, menacés d’exécution puis rapatriés en France, ils sont enfin libérés le 28 décembre 1940. Fred Scamaroni, atteint de malaria, est hospitalisé à Clermont-Ferrand (Auvergne) et libéré le 7 janvier 1941. Se rendant à Vichy le mois suivant, il s’engage comme commis au ministère du Ravitaillement ne pouvant reprendre ses anciennes fonctions à cause de ses activités gaullistes.
En parallèle, il poursuit ses activités de résistant et fonde le réseau Copernic. Recherché par la Gestapo, il est exfiltré vers Londres en décembre 1941. Fred Scamaroni est affecté au Bureau Central de Renseignements et d’Action (BCRA). Il est capitaine au sein de la section "A" (action militaire et sabotage) pour laquelle il effectue différentes missions de liaison et de renseignement dont la dernière, le 20 décembre 1942, à Alger.
Il travaille également à un grand projet de libération de la Corse approuvé par le Général de Gaulle. Il est débarqué le 7 janvier 1943 avec un radio et un agent britannique par un sous-marin anglais à proximité d’Ajaccio. Sa mission est de parvenir à unifier les différents mouvements de résistance locaux. Le 18 mars 1943, son radio est arrété par le contre-espionnage italien (OVRA). L'opérateur dénonce Fred Scamaroni après 30 heures de torture ce qui conduit à son arrestation. Malgré la torture qu'il subit à son tour, Fred Scamaroni ne dit rien et se suicide dans sa cellule, le 20 Mars 1943, avec un fil de fer non sans laisser un ultime message écrit avec son sang : " Vive la France, vive de Gaulle. ".
La compagnie Scamaroni
Au lendemain du Débarquement en Normandie (6 juin 1944), Léonard Gille met en place à Caen une compagnie FFI dénommée Cie Scamaroni, dirigée par Georges Poinlane. Elle combat aux côtés des Alliés lors de la libération de la ville.
Ils ont fait partie de la compagnie Scamaroni ...
Bibliographie
- Scamaroni Marie-Claire, Fred Scamaroni, éd. France-Empire, Paris, 1966, 238 p., AD14, BH/8/14135
- Le Cacheux, Geneviève, "Fred Scamaroni" in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI, 2004
- Portrait de Fred Scamaroni en ligne sur le site de la préfecture du Calvados
- Biographie sur le site du Maitron en ligne
- Article d'Hélène Chaubin sur FranceArchives Voir en ligne
Source d'archives
Archives du Calvados
- Déclaration faite par Fred Scamaroni au moment de sa mobilisation en 1939, 2M/30
- Dossier en tant que chef du cabinet de la préfecture du Calvados, 2M/52
- Timbres à l'effigie de Fred Scamaroni, NOUVACQ/989
- Photographie de Fred Scamaroni vers 1940, 12W/4/4