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Les esclaves des habitations de La Marre Dubocq

D'une histoire collective à des parcours individuels

"Estimation de tous les negres, negresses, et negrillons, et négrittes dependant de laditte succession » du Sieur De La Mare Dubocq, colon à Saint-Domingue, 17 août 1768, AD14, 2II/449

Ce document est une « estimation de tous les negres, negresses, et negrillons, et négrittes dépendant de laditte succession » du Sieur De La Mare Dubocq, colon à Saint-Domingue, établie le 17 août 1768 par « Joseph Alexandre Ferrard de Beaudière, avocat au Parlement de Paris, Conseiller du Roy, Sénéchal juge civil, criminel et de police en la sénéchaussée et siège royal du Petit Goâve, îsle et côste française de Saint-Domingue en l'Amérique [actuel Haïti] sous le vent, et lieutenant général de l'Amirauté dudict lieu » (2II/449). 

L'estimation des esclaves faite dans ce document met en avant des catégories d'esclaves : les nègres et négresses (esclaves ayant atteint l'âge adulte) et les négrillons et négrittes (enfants et adolescents). Les esclaves n'avaient pas d'état civil ou il était incomplet. Ainsi ceux qui sont cités dans le document n'avaient qu'un prénom tels Pierre, Jacques, Simon, Suzanne, Madeleine ou Marguerite ou parfois un sobriquet comme « Médor », « Sans Soucy », « Superbe » ou « La fleur ». Ce document est aussi très intéressant puisqu'il mentionne l'origine des esclaves. A partir du 17e siècle, les centres de traite se situaient la plupart du temps sur la côte Ouest de l'Afrique : Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée, Sierra Leone, Côte d'Ivoire, Ghana, Togo, Benin, Nigeria, Cameroun, Gabon, Congo, Angola. Les esclaves recensés dans ce documents étaient notamment originaires des provinces de Ibo ou de Yabo au Nigéria, de Bambara au Mali, d'autres venaient du Sénégal ou encore du Congo, de Kiamba et parmi eux se trouvaient également des créoles.  

Par ailleurs, chaque esclave était « étampé », c'est-à-dire marqué afin d'attester de leur appartenance. Aussitôt acheté, l'esclave est estampé, c'est-à-dire reçoit l'impression au fer chaud, sur les deux côtés de la poitrine, des initiales ou de la marque particulière de son nouveau maître. Jean Baptiste Labat, missionnaire dominicain qui a voyagé aux Antilles entre 1693 et 1706,  explique dans son ouvrage en plusieurs volumes intitulé Nouveau voyage aux îsles de l'Amérique que l'étampe, était une lame d'argent mince tournée de façon qu'elle formait un chiffre et qui était jointe à un petit manche.  Pour étamper un esclave, l'étampe était chauffée sans la laisser rougir, on frottait l'endroit où on voulait appliquer avec un peu de suif ou de graisse, puis on plaçait dessus un papier huilé ou ciré et on appliquait l'étampe dessus le plus légèrement possible.  La chair enflait aussitôt et quand l'effet de la brûlure était passé, la marque restait dans la plupart des cas imprimée à jamais dans la peau. Certains des esclaves de la liste sont mentionnés comme étant « sans étampe », ou avec une « étampe embrouillée » (difficilement lisible ?), une «  étampe effacée » ou bien encore avec des étampes nominatives telles « étampe DLD », « étampe LAB », « étampe LABAT » ou encore une étampe du nom du défunt, « étampe Dubocq ». 

Dans ce tableau sont inventoriés les noms, âges et autres caratéristiques des esclaves appartenant à Pierre de La Marre Dubocq. Outre leur éventuelle qualification et leur prix, ce document nous informe aussi sur l'état de santé et les liens de parenté des esclaves permettant ainsi de mieux comprendre la vie de ces hommes, femmes et enfants. 

Quelques exemples : 

  • Qualifications

Neptune, âgé de 60 ans, de nation Ibo est commandeur. Le commandeur, à la fois surveillant et donneur d'ordres, jouit en général d'une bonne confiance de la part du gérant. 

Médor, âgé de 64 ans, de nation Mine est cuisinier

Lafrance, âgé de 30 ans, de nation Congo est valet.

Julien, âgé de 35 ans, de nation Yabo est indigotier. Estimé à 3000 livres c'est l'esclave dont le prix est le plus élevé.  

  • Maternité : 

Manon, âgée de 30 ans allaite son fils : "Gilles est à la mamelle". Elle a aussi un autre garçon, Balthazar âgé de 6 ans. 

Gogo, âgée de 45 ans, créole est ménagère. Elle souffre d'asthme. Elle est mère de deux filles âgées de 15 et 10 ans. 

  • Etat de santé et estimation : 

Dossou, 10 ans, fils de Babet a un ulcère incurable à la jambe. Il est estimé 300 livres alors que Jean - Paul du même âge est estimé 1000 livres.  

Rose est l'esclave la plus âgée : environ 80 ans. Elle est estimée 5 livres. 

A la mort du colon, les esclaves restent vivre sur les habitations et deviennent la propriété des héritiers.

 Les comptes rédigés lors de la succession du sieur De La Marre Dubocq recensent les biens du colon et incluent également des informations sur la vie quotidienne des esclaves. 

Nous apprenons dans ces documents qu'après la mort de Pierre de La Marre Dubocq en 1765, les esclaves sont restés vivre sur les habitations de Miragoâne et du Fond des Blancs pendant quelques années. Les habitations sont alors gérées par des économes : le sieur Chevret dirige l'habitation du Fond des Blancs et le sieur Bajon celle de Miragoâne.  Ils rendent compte régulièrement de leurs activités aux héritiers de Pierre de La Marre Dubocq, la famille Lion de Saint Thibault qui vit à Honfleur.   

Comptes de la succession du sieur De La Mare Dubocq, AD14, H/SUPP/1836

 Outre les dépenses occasionnées par des réparations ou des travaux agricoles, les économes doivent prendre en charge les esclaves, leur fournir vivres, vêtements et soins médicaux. Les comptes mentionnent la venue d'un chirurgien sur l'habitation. Il est rémunéré pour les soins et remèdes apportés à quelques esclaves. Il est présent en cas de naissance mais ce sont des femmes esclaves qui sont chargées d'apporter leur aide lors des accouchements.

"Payé au sieur Courtier chirurgien pour le solde des traitements des maladies vénériennes des négresses Fanchon et Jeannette suivant le certificat du sieur Bajon économe et le compte acquitté dudit sieur Courtier suivant notre marché passé en double le 12 avril 1766" : 350 livres.

"Payé à la nommée Marie pour avoir accouché la négresse Manon suivant l'odre du sieur Bajon" 60 livres

"Montant payé à la négresse Agathe pour avoir accouché la négresse Laurence suivant le certificat du sieur Tabuteau" 30 livres

La vente des 105 esclaves dépendants de la succession de Pierre de La Mare Dubocq

Le 5 décembre 1768, Nicolas Lion de Saint Thibault signe devant un notaire à Paris, un contrat de vente des esclaves avec M. Bourgeois de Boynes, ministre et secrétaire d'état au département de la Marine de France. Monsieur de Boynes et sa femme achètent les esclaves afin de les faire travailler sur leurs habitations situées dans la plaine de Cul-de-Sac à Saint Domingue, au lieu-dit La Croix-des-Bouquets.  Les esclaves, livrés le 27 février 1769, partent vivre sur cette autre habitation, située plus au Nord de Saint-Domingue. 

Extrait du plan de la plaine de Cul-de-Sac près de Port-aux-Princes, permettant de localiser les habitations de Boynes. Source: gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France

Ce plan de la Plaine de Cul- de - Sac, préservé par la BNF, daté de 1780, mentionne les habitations de Boynes à Saint Domingue. Source : gallica.bnf.fr/ Bibliothèque nationale de France

Etre réduit à l'état de biens meubles

Reliure de l'ouvrage avec son titre
Le Code Noir, Paris, éd. Prault, 1767, AD14, BH/8/12854

 Selon l'article 44 de l'édit du Roi, de mars 1685 plus connu sous le nom de « Code noir », les esclaves des colonies françaises étaient des biens « meubles » : « Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque, se partager également entre les cohéritiers, sans préciput et droit d'aînesse, n'être sujets au douaire coutumier, au retrait féodal et lignager, aux droits féodaux et seigneuriaux, aux formalités des décrets, ni au retranchement des quatre quints, en cas de disposition à cause de mort et testamentaire. ».  

La fin de la page 49 correspond à l'article 44
Le Code Noir, Paris, éd. Prault, 1767, p.48-49, AD14, BH/8/12854
Le début de la page 50 contient la fin de l'article 44
Le Code Noir, Paris, éd. Prault, 1767, p. 50-51, AD14, BH/8/12854

Les esclaves considérés comme des biens meubles peuvent donc être vendus à un nouveau maître, un européen qu'ils n'ont jamais rencontré. C'est un véritable changement de vie pour ces hommes, femmes et enfants qui quittent les habitations de Miragoane et du Fond des Blancs. 

Si les 105 esclaves de la succession du sieur de la Marre Dubocq partent vivre dans la plaine de Cul-de-Sac et deviennent la propriété de M. bourgeois de Boynes, quelques-uns essaient de se libérer de leur condition d'esclave.

Se libérer de l'esclavage

Etre affranchi

Un maître peut décider d'affranchir un esclave et ainsi de le rendre libre. Il existe plusieurs modalités d'affranchissement : par la volonté du maître, par testament, par rachat,... A la mort de Pierre de La Marre Dubocq, les esclaves Pierrot, Catin, Ursulle et Louison attendent leur affranchissement. 

Pierrot 

 Dans son testament, Le Sieur de La Marre Dubocq indique qu'il souhaite affranchir l'esclave Pierrot, son premier domestique. Cette décision est respectée par la famille Lion de Saint Thibault d'Honfleur qui fait rédiger et vérifier par un notaire un acte de liberté. 

Succession du sieur De La Mare Dubocq, AD14, H/SUPP/1836, "A Deshauvents pour contrôle de l'acte de la liberté que nous avons donné au nègre Pierrot qui était le premier domestique de feu sieur Dubocq"

Catin et Ursulle 

Les Blancs et les Libres de couleur peuvent posséder des esclaves. Pierrot devenu libre souhaite acheter les esclaves Catin et Ursulle afin de les affranchir à leur tour. Catin est sa mère. 

Comptes de la succession du sieur De La Mare Dubocq, AD14, H/SUPP/1836, " Reçu de Pierrot pour le prix de la vente de la négresse Ursulle dépendante de la sucession de feu M. De La Marre Dubocq suivant l'acte de vente que je lui en ai passé 2600 livres. Idem du même pour le prix de la vente de la négresse Catin sa mère dépendante de la ditte succession, suivant l'acte de vente que je lui en ai passé 400 livres. Soit un total de 3000 livres"

Extrait d’une lettre écrite le 7 mars 1769 au Petit Goave à Saint Domingue et envoyé à M.Nicolas Lion négociant à Honfleur et héritier de la succession Dubocq De la Mare. AD14, H_supp/1768

Transcription : 

"Je suis bien charmé que vous approuviez la vente que j’ai faite à Pierrot des esclaves Catin et  Ursulle pour le prix de 3000 livres qu’il m’a payé. Comme je n’ai  point encore pu obtenir de M. M. le général intendant la ratification de sa liberté je ne puis lui passer la vente de ces deux négresses. Je vous serai obligé Monsieur de m’envoyer la liberté desdites négresses pour que je puisse les lui remettre, ce nègre m’ayant prié de vous en faire la demande, cela lui étant égal et ne  les ayant acheté que pour les rendre libres. Cela leur procurera par ce moyen leur tranquillité car ils me paraissent forts inquiets […]"

Louison 

Louison a obtenu son affranchissement par testament à la mort de son ancien maître le sieur Labath mais sa situation n'a pas été régularisée par Pierre Dubocq de la Marre qui était l'héritier de la succession Labath. Sa position est relatée dans les courriers échangés entre M. de Ronseray, l'exécuteur testamentaire et Nicolas Lion de Saint Thibault.

Lettre de M. de ronseray, exécuteur testamentaire de la succession de La Marre Dubocq à Nicolas Lion de Saint Thibault à Honfleur, H/SUPP/1768, AD14.
Lettre de M. de ronseray, exécuteur testamentaire de la succession de La Marre Dubocq à Nicolas Lion de Saint Thibault à Honfleur, H/SUPP/1768, AD14

 "J'ai encore à vous informer que la mulatresse nommée Louison à laquelle feu Labath a donné la liberté par son testament ainsi qu'à ses enfants n'a pu encore parvenir à faire ratifier, approuver et confirmer sa liberté. Elle est toujours dans la place de l'esclavage dépendante de cette succession dont M. de La Marre Dubocq était légataire pour moitié. J'ai dernièrement présenté une requête aux puissances qui n'a point eu d'effet."  

"Dans la vente que j'ai passé de l'habitation du fond des Blancs, j'ai réservé la portion de terre qui lui a été léguée pour lui en être fait délivrance aussitôt qu'elle sera libre. Elle reste et demeure dessus avec ses enfants. J'ai encore réservé le nègre et la négresse que feu Labath lui a légué nommés Catin et Lamoureux pour lui en être aussi fait délivrance aussitôt qu'elle sera libre. Si le système actuel à l'occasion des libertés continue il y a apparence qu'elle ni ses enfants n'obtiendront pas leur liberté et que conséquemment elle ne pourra jamais jouir du bénéfice des legs qui lui ont été faits."  

 Louison est une mulatresse, c'est-à-dire une femme métisse née d'un parent noir et d'un parent blanc. Son ancien maître le sieur Labath lui a légué une terre et a mis à son service deux esclaves. 

Nous ne savons pas si Pierrot, Catin, Ursulle, Louison et ses enfants ont obtenu leur liberté. Pour limiter les affranchissements, les autorités de Saint-Domingue ont imposé aux propriétaires la nécessité d’obtenir l’autorisation préalable du gouverneur et de l’intendant. Il semble qu'à la fin des années 1760, les affranchissements soient de plus en plus difficiles à obtenir. 

M. de Ronseray en informe Nicolas Lion de Saint thibault : "Il est bon Monsieur que je vous informe que les libertés deviennent de jour en jour fort difficiles à obtenir et que dans le temps présent on n'en accorde aucune, l'on dit même qu'il n'en sera plus accordé quelque diligence et supplication que j'ai pu faire je n'ai pu réussir à faire ratifier celle de Pierrot en sorte que ce nègre ne peut jouir de vos bienfaits, et est toujours dépendant et attaché à votre service". H/SUPP/1768, AD14  

Le marronnage, une résistance à l'esclavage

Le marronnage est le nom donné à la fuite d'un esclave hors de l'habitation de son maître. Les esclaves marrons vivent dans les milieux boisés et montagneux. Ils cherchent parfois à se faire passer pour libres et à travailler clandestinement.  Le marronnage est, selon le Code noir, puni par la mutilation  puis par la mort à la troisième récidive. Dans la pratique, il est  toléré lorsqu’il se limite à de très courtes absences.  Les courtes fugues font cependant l’objet de déclarations auprès de l’administration. et les propriétaires publient des « avis de marronnage »  dans la presse locale afin de retrouver la trace des fugitifs.  

C'est ce que M. de Ronseray est amené à faire afin de retrouver l'esclave commis qui a disparu.    

Extrait des comptes de la succession du sieur De La Mare Dubocq, AD14, H/SUPP/1836 " Doivent 9 livres pour une expédition d'une déclaration de marronnage du nègre commis"

Il constate que depuis quelques temps beaucoup d'esclaves décident de s'enfuir. 

Lettre de M. de ronseray, exécuteur testamentaire de la succession de La Marre Dubocq à Nicolas Lion de Saint Thibault à Honfleur, H/SUPP/1768, AD14. "Je suis bien charmé d'avoir livré vos nègres à M. d'Aulnay car depuis quelques temps il y en a beaucoup qui sont partis marrons."

Le suicide : une alternative radicale à la condition d'esclave. 

Les esclaves qui souhaitent échapper à leur condition servile ont parfois choisi la mort. M. de Ronseray apprend dans une de ses dernières lettres adressée à Nicolas Lion que la disparition du "nègre comis" est sans doute liée à un suicide. 

Lettre de M. de ronseray, exécuteur testamentaire de la succession de La Marre Dubocq à Nicolas Lion de Saint Thibault à Honfleur, H/SUPP/1768, AD14. "Nous n'avons jamais pu découvrir ce qu'est devenu le nègre commis malgré que j'ai fait faire beaucoup de perquisitions. Il n'y a point à douter qu'il se soit détruit. C'est une perte de laquelle il faut se consoler."

Les personnes réduites en esclavage à travers le monde en 1828

Un ouvrage de la bibliothèque des Archives du Calvados (BH/8/15755) daté de 1828 offre une vision de l'esclavage dans les différentes parties du monde à l'époque. Son auteur est Guillaume Prudence de Roujoux, préfet des Pyrénées Orientales depuis l'événement des Cent Jours (1815). ll fut auparavant attaché, en 1800, a l'expédition de la Guadeloupe, sous le contre-amiral Lacrosse. Le titre de son ouvrage indique qu'il s'adresse à des enfants : "Le Monde en estampes ou géographie des cinq parties du Monde, précédée d'un précis de géographie universelle, ouvrage consacré à l'instruction et à l'amusement de la jeunesse, orné de cent cinquante gravures en taille-douce et de cartes, et rédigé d'après les documents les plus exacts et les plus récens, sur la situation des divers états du globe, leurs productions, les moeurs des peuples, leurs gouvernemens, lois, religion, usages, commerce, costumes, etc." On y retrouve des illustrations de la vision des personnes de couleur par les blancs.

Guillaume Prudence de Roujoux, Le Monde en estampes, 1828, AD14, BH/8/15755

Guillaume Prudence de Roujoux, Le Monde en estampes, 1828, AD14, BH/8/15755

Guillaume Prudence de Roujoux, Le Monde en estampes, 1828, AD14, BH/8/15755

Guillaume Prudence de Roujoux, Le Monde en estampes, 1828, AD14, BH/8/15755

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