Description physique
Origine
Biographie ou Histoire
La confédération Générale du Travail (CGT) est créée en 1895, à Limoges. D'après les statuts, le congrès constitutif de la fédération du Calvados a eu lieu à Caen le 9 mars 1909. Le syndicat se nomme dans un premier temps l'union des syndicats ouvriers du Calvados. Après des débuts difficiles, les adhésions augmentent après la Première Guerre mondiale. On compte 4000 adhérents et une quinzaine de syndicats affiliés à la CGT fin 1918, et près de 15000 adhérents et 46 syndicats affiliés fin 1919.
Au début des années 1920 et sur le plan national, deux camps s'affrontent au sein de la CGT. Certains, révolutionnaires, souhaitent s'allier avec le Parti communiste, créé en décembre 1920 pendant le congrès de Tours. Les autres, réformistes, souhaitent conserver l'indépendance du syndicat. En décembre 1921, les révolutionnaires quittent la CGT et forment la Confédération générale du travail unitaire (CGTU). Le 8 janvier 1922 a lieu le congrès de l'union départementale calvadosienne de la CGT. L'unité du syndicat est temporairement préservée avec la nomination comme secrétaire général de l'anarchiste Julien Content. Bien que membre du Parti communiste, il privilégie l'indépendance syndicale. Mais dès le 26 février 1922, un congrès extraordinaire est convoqué, qui amène à la scission de l'union départementale et la création de la CGTU du Calvados. Si, les premiers temps, le nombre d'adhérents des deux syndicats est à peu près équivalent, la CGT prend finalement l'avantage sur la CGTU.
Pendant les années 1930, on observe un rapprochement général des forces de gauche dans le pays, pour lutter contre la montée du fascisme. C'est dans ce contexte qu'a lieu la réunification entre la CGT et la CGTU, lors du congrès de Toulouse de 1936.
Après les grèves de 1936, auxquelles l'union départementale prend une part active qui lui assure une meilleure audience, un important travail de terrain est effectué dans tout le département. Des militants se déplacent dans les communes, dans les usines, auprès des travailleurs, pour mettre en place des sections syndicales. Les effectifs augmentent largement, jusqu'à atteindre plus de 22 000 adhérents en 1937.
La CGT se mobilise lorsqu'en 1938, le gouvernement Daladier remet en cause certains acquis des luttes de 1936, comme la semaine de 40 heures. Cependant, des dissensions au sein du syndicat entre partisans du Parti communiste et partisans de la SFIO limitent l'impact et l'efficacité de son engagement. La grève est un échec, notamment dans le Calvados et la CGT voit ses effectifs chuter.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la CGT du Calvados s'organise notamment autour de Jacques Colas, qui dirige l'Union départementale clandestine. Certains membres entrent dans la résistance, comme Jean-François Le Moal, Henri Neveu, Henri Barthélémy et Maurice Maine qui reconstituent la CGT clandestine des cheminots à Caen.
Après la guerre, fort de son engagement dans la résistance, le syndicat voit ses effectifs augmenter. En 1946, on compte près de 30 000 syndiqués dans le département. Jusqu'en 1939, la CGT du Calvados avait à sa tête des dirigeants proches de la SFIO, comme Marie Langlois qui en était la secrétaire générale. Après la guerre et notamment du fait de la compromission de cette dernière pendant l'occupation, ce sont des personnes proches du Parti communiste qui prennent la tête du syndicat, à l'image de Jacques Colas, qui en a été le secrétaire général pendant la guerre et le reste jusqu'en 1967.
En 1947, une nouvelle scission a lieu sein de la CGT. La CGT-Force ouvrière (CGT-FO) est créée, plus proche du Parti socialiste. Dans le Calvados, cette scission fait chuter de 30 à 40% les effectifs de la CGT.
Outre la défense des travailleurs et à l'instar du Parti communiste, l'union départementale de la CGT s'engage aussi dans des luttes politiques et idéologiques : contre la guerre d'Indochine ou pour la paix en Algérie par exemple.
Lors du mouvement social de 1968, qui commence à Caen dès janvier, la CGT est présente au sein des usines pour soutenir les grèves et les actions. En mai, l'union départementale lance des appels à la grève et organise des manifestations unitaires avec les autres syndicats et les étudiants.
L'union prend part, lors des années de désindustrialisation, aux luttes contre les fermetures des usines du département, notamment la SMN et Moulinex. Elle assiste aussi les salariés à faire face à la perte de leur emploi.
Histoire de la conservation
Le siège de l'union départementale de la CGT, à Caen, a changé d'emplacement à plusieurs reprises. D'abord situé 28 rue Saint-Pierre, il a été détruit par les bombardements de 1944. Le syndicat a ensuite occupé des locaux appartenant à la chambre des notaires du Calvados, 5 place Fontette. Il a ensuite été hébergé dans différents baraquements, place Guillouard, place du théâtre et aux Fossés Saint-Julien. En 1967, il s'est installé au 70 quai Vendeuvre, avant de déménager dans la maison des syndicats, qui venait d'être construite, avenue Charlotte Corday, en 1980. Il est depuis 2018 situé 8 rue du colonel Rémy, dans la nouvelle maison des syndicats.
Modalités d'entrées
Dépôts en 1996, 1997, 1998, 2002, 2011. Entrées n° 1996-11, n°1997-14, n°1997-58, n°1998-20, n°1998J-30, n°1998-38, n°2002-441, 2002-531 3500, n°2011-118.
Présentation du contenu
Le fonds se présente en trois grande parties. La première, la plus conséquente, rassemble les archives de l'union départementale de la CGT.
La deuxième partie rassemble les archives de différentes sections, fédérations et syndicats d'entreprise affiliés à la CGT. C'est par ailleurs dans cette partie que se trouvent les documents les plus anciens du fonds. On y trouve notamment une part conséquente d'archives du Syndicat des ouvriers du bâtiment du Trouville-Deauville qui couvrent une période allant de 1904 à 1946. Les archives du Syndicat des ouvriers typographes de Caen, d'une importance matérielle plus modeste, couvrent quant à elles une période allant de 1908 à 1919.
La troisième partie rassemble des archives extérieures à la CGT puisqu'il s'agit de documents de la section calvadosienne du Syndicat national des instituteurs et des professeurs d'enseignement général de collège (SNI-PEGC). Ces archives étaient présentes dans les différents dépôts effectués par l'union départementale mais la raison en est inconnue.
Documents en relation
2008JP/5 et 2010JP/48 Comité régional de la CGT
185J Fédération départementale de la CGT santé
2011JP/58 Section poste et télécommunication CGT
1996JP/123 et 1997JP/59 Syndicat CGT SMN
46J Syndicat CGT Moulinex Bayeux
2011JP/219 Syndicat CGT Renault Véhicules Industriels
2002JP/531 et 2012JP/139 Section CGT du CHU de Caen
1J/787 Archives de la CGT cheminots de Caen
1J/509 Archives de Patrick Frigout, militant politique et syndical
1MI/480 Procès-verbaux de réunions du syndicat CGT des typographes de Caen
159 J Fédération calvadosienne du Parti communiste
NOUVACQ/1972 Tracts politiques
Sous-série 10M Travail et main d'œuvre
Affaires générales traitées par le préfet, série M dont les cotes :
- M/12053 Cabinet du préfet : renseignements sur les associations et les syndicats (1946-1947)
- M/12054 Cabinet du préfet du Calvados Grèves (1947-1948)
- M/14016 4ème division.- Syndicats professionnels : instructions, correspondances (1952)
Direction générale de la Sûreté nationale, série M dont les cotes :
- M/15504 : syndicats affiliés à la CGT (1946-1952)
- M/15505 Direction générale de la Sûreté nationale : C.G.T. Fonctionnaires (1945-1953)
- M/15506 Direction générale de la Sûreté nationale : C.G.T. Salariés privés (1947-1952)
Dossiers généraux et thématiques de la Direction générale de la sûreté nationale, série M dont les cotes :
- M/15498-M/15400 Renseignements généraux : résistance et collaboration (1944-1953)
120W/140 Sous-préfecture de Bayeux, syndicats (1936-1955)
2911W/173-2611W/176 Renseignements généraux sur la CGT spécifiquement (1971-1989). Cotes soumises à un délai de communicabilité de 50 ans en raison de la législation en vigueur.
3303W/107 Renseignement territorial (1971-2013). Cote soumise à un délai de communicabilité de 50 ans en raison de la législation en vigueur.
633W Renseignements généraux puis renseignement territorial (1944-1965). Certaines cotes sont soumises à un délai de communicabilité de 50 ans en raison de la législation en vigueur.
7AV/28, témoignage de Lucien Legay, militant syndical
FI/M/11437/1 Affiche pour le 1er mai (1938)
1FI/709 Affiche dénonçant le marché noir (1946)
25FI/333 Affiche pour un conflit à la Saviem (1979)
1FI/982 Tracts pour les élections municipales de Caen (1983)
53Fi/23 Affiche revendicative (s.d.)
53Fi/20 Affiche pour le blocage d'une imprimerie (1974)
14T/32/1/1-14T/32/1/14 Le courrier de l'UD
14T/32/7 L'écho des travailleurs
14T/32/12 Syndicats Généraux des Personnels de l'Education Nationale (S.G.P.E.N.) C.G.T.
Bibliographie
Sur la CGT et le mouvement ouvrier dans le Calvados :
QUELLIEN Jean, Le Calvados au temps du Front populaire, Caen, éditions du Lys, 1996. BH/4/2264
QUELLIEN Jean, Une usine et des hommes : Dives-sur-Mer, Cabourg, Cahiers du temps, 2003. BH/4/2894
Mots clés matières
Mots clés collectivités
Présentation du contenu
Comptes rendus de réunions, notes manuscrites, correspondance, tracts, coupures de presse, bulletins d'information, statuts, documents d'organisation.
Mots clés typologiques
Cote/Cotes extrêmes
Autres Cotes
Date
Présentation du contenu
Mézidon (1972-2000). Mondeville (1963-2001). Vire (1953-2001).
Conditions d'accès
Communicable au bout de 50 ans à partir de 2001
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