Accueil > Le Calvados du 16e au 18e siècle > Sur les traces du navire La Seine et de la traite honfleuraise > L'expédition du navire La Seine

Le début du voyage, l'armement du  navire et l'objectif de l'expédition sont précisés dans une lettre adressée par l'armateur à un des financeurs de l'expédition négrière. 

Nous apprenons dans cet extrait de lettre que :

• Le navire La Seine a quitté le port d'Honfleur le  22 mai 1788.
• Le début du voyage commence par une avarie due à l'échouage du navire sur un banc de sable à la sortie du port d'Honfleur. C'est à Brest que le navire s'arrête pour réparer la voie d'eau.  
• Le navire a subi des transformations afin de transporter un plus grand nombre de captifs. L'objectif étant de traiter 500 esclaves.  Nous apprenons un peu plus loin dans la même lettre que le navire a été doublé de cuivre. L'armateur pense ainsi gagner du temps et de la vitesse. 
• L'armement du navire s'élève à 115 735 livres 18 sols et sa cargaison de marchandises est évaluée à 230 062 livres 11 sols.

L'armement d'un navire : désigne l'action d'équiper un navire et de le mettre en état de prendre la mer. Dans un navire négrier, le volume de la cale doit être important afin de stocker les vivres et l'eau nécessaire au voyage et à un grand nombre d'hommes mais aussi les marchandises luxueuses à échanger en Afrique contre des esclaves. 

Tout navire négrier doit donc disposer d'un entrepont, espace situé entre la cale et le pont. C'est là que sont logés les esclaves. Afin d'emporter un plus grand nombre de captifs, des tablettes de bois sont parfois installées à mi-hauteur. 

Si nous ne disposons pas de représentation du navire La Seine, nous pouvons toutefois nous imaginer un navire assez important de "210 tonneaux ou environ et équipé de 40 hommes tout compris lors de son départ de France". 

Le navire négrier est souvent une goélette, un brick, ou un trois-mâts. Acheté d'occasion,  c'est un bateau solide qui a déjà montré ses qualités en pleine mer. Ce tableau du navire La bonne Amitié , également armé par l'armateur Lacoudrais témoigne de ces navires négriers. 

L'équipage est important dans un navire négrier car il faut des hommes pour garder les captifs. De plus le nombre de marins est rarement le même à l'arrivée et au départ. Il faut compter sur les malades, les morts (10 à 15% de l'équipage), les déserteurs et les débarquements volontaires. 

Tous les postes principaux sont doublés : un second (qui peut prendre le relais du capitaine), deux lieutenants, deux enseignes et deux chirurgiens navigants. Suivent les artisans charpentiers, tonneliers, armuriers, cuisinier...

Le capitaine à la charge de recruter ses hommes d'équipage et de préparer le navire dont il est parfois le copropriétaire.