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Le 6 juin 1944 et la Bataille de Normandie
80 jours de Bataille
Du 6 juin 1944 au 25 août, le Calvados est, avec la Manche, le théâtre d'une des plus importantes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Elle fera sans doute plus de 100 000 morts militaires (dont 40 000 côté alliés) et 20 000 morts civiles (dont 8000 dans le seul Calvados).
Les victimes civiles des bombardements
Plus de 8000 Calvadosiens meurent des suites de la Bataille, pour l'essentiel du fait des bombardements alliés. Caen déplore 2000 morts, et Lisieux perd 781 personnes. De plus petites villes sont également très durement touchées, comme Vire, Condé-sur-Noireau, ou Falaise. Les bombardements des 6 et 7 juin sont les plus meurtriers : 2000 Calvadosiens périssent sous les bombes en 24 heures.
Les civils se réfugient où ils peuvent, dans les centres d'accueil de l'Abbaye-aux-Hommes et du Bon Sauveur à Caen, ou dans les carrières de Fleury-sur-Orne.
Le massacre de la maison d'arrêt et les crimes de guerre

Le 6 juin, au moins 73 prisonniers de la maison d'arrêt de Caen, dont de nombreux résistants sont exécutés sommairement par la Gestapo pour empêcher qu'ils ne soient libérés par l'avancée alliée. Le lieu où les nazis transportèrent les corps le 30 juin est toujours inconnu. Les complices français des arrestations, la "bande à Hervé" ou "Gestapo de Caen", seront jugés à Caen à la Libération.
D'autres crimes de guerre sont perpetrés durant la bataille, contre des prisonniers désarmés comme à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, ou contre des civils, résistants ou soupçonnés de sympathies résistantes, comme à Saint-Pierre-du-Jonquet.
Les combattants français et résistants
177 membres du Commando Kieffer participent à l'opération Overlord, dont Alexandre Lofi et Léon Gautier. Le général Koenig, chef des FFI en 1944, est également caennais.
La Résistance contribue à la Libération par des actions de renseignement en amont, comme Robert Thomas, et durant la Bataille. comme Christian Parléani ou les membres de la compagnie Scamaroni dont Léonard Gille et Louise Boitard, dite Janine. Le maquis de Saint-Clair est victime d'une attaque de la Gestapo le 8 juillet, durant laquelle cinq personnes sont tuées dont Jean Renaud-Dandicolle.
Le Retour à la République
Le général de Gaulle se rend à Bayeux dès le 14 juin 1944. Il y prononce un discours célèbre, auquel fera écho le célèbre discours de Bayeux du 16 juin 1946..
Il rencontre Guillaume Mercader, et installe François Coulet comme commissaire régional de la République. Avec le nouveau sous-préfet Raymond Triboulet, celui-ci incarne la France libérée pendant toute la Bataille.
Dès la Libération de la rive gauche de Caen, Pierre Daure s'installe comme nouveau préfet du Calvados.
Le Retour à la République est également symbolisé par la renaissance d'une presse libre, et l'abolition des mesures d'exception du régime de Vichy.
Les sources
Différents outils vous aident à vous orienter dans des fonds extrêmement divers :
- un guide de recherche global sur les principaux fonds à consulter ;
- un formulaire de recherche dédié
- un état des fonds des archives de la seconde guerre mondiale
- Des sélections de documents actualisés à partir de mots-clefs comme Bataille de Normandie, Victimes de guerre, Dommages de guerre.
On notera tout particulièrement :
- Les rapports des préfets, entièrement numérisés
- la série M et les versements W
- série 6J : dons et pièces isolées remarquables
- documents iconographiques isolés remarquables
- les fonds photographiques 10FI (agences de presse et photos de propagande), Delassale (Caen), Desauney (Condé-sur-Noireau), Goupil (Lisieux), René Decker (Caen), Paul Houdan.
Actions pédagogiques et culturelles
Repères bibliographiques
- Beevor (Antony). D-Day et la Bataille de Normandie (traduit de l'anglais, Calmann-Levy, 2009).
- Dutour (Françoise), La Libération du Calvados (Caen, 1994)
- Jean Quellien, Françoise Passera et al., Les Victimes Civiles du Calvados (éd. du Lys, 1995), Les Civils dans la Bataille de Normandie (Orep éditions, 2014), Le Calvados dans la guerre (Orep Editions, 2017), Les Normands dans la Guerre (Tallandier, 2021)
- Ryan (Cornelius), Le Jour le plus long (traduit de l'anglais. Robert Laffont, 1960).
- Wieviorka (Olivier), Histoire du Débarquement en Normandie (Seuil, 2007)
Et la brochure gratuite réalisée en 2024 : Calvados, 6 juin-25 août 2024, dans l'oeil des civils.
Les lieux de mémoire
A partir de 1984, les commémorations du Débarquement et de la Bataille de Normandie installent le Calvados, avec la Manche, comme une terre de mémoire à l'échelle internationale.
Les cimetières militaires deviennent des lieux de visite.
L'offre muséographique et mémorielle suit, avec notamment (dans l'ordre d'ouverture au public) :
- Le musée d'Arromanches (1953)
- Le Mémorial de Caen (1988)
- Le centre Juno Beach (2003)
- Le Mémorial de Falaise (2016)